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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 13:13

 

 

 

La crise: mise en perspective historique et solutions (draft)

 

par Bruno Lardoux, ingénieur

 

Paris, le 7 février 2011

 

 

"La globalisation est une folie inventée par une bande d'hystériques, une bande de déments, Illuminati, qui ont décidé dans les deux dernières décennies de diviser le monde en deux : l'Asie pour la production à bas coûts d'une part, les Etats-Unis et l'Europe pour la consommation d'autre part. Le résultat est que la situation a empiré pour ces derniers et finira également par empirer pour l'Asie. Ces mêmes Illuminati ont inventé la techno-finance, ont vendu les crédits hypothécaires, les ont packagés et les ont revendus à l'entour. On constate maintenant que tout cela a failli. La globalisation a échoué. La crise ne saura qu'empirer. (…) La solution ne réside pas dans un seul pays. Nous pensons à un accord entre les grandes nations, comme celui de Bretton Woods: un nouveau Bretton Woods."

 

Giulio Tremonti, ministre italien des Finances,
Raidue le 6 mars 2008.

 

Introduction

Si on analyse les réactions actuelles à la crise des Etats, et notamment celle de la Grèce, on ne peut que faire un parallèle avec la crise de 1929 et qui s'est manifestée en Europe à partir de 1931.

De Hoover à FD Roosevelt (1929-1941)

1929: crise de Wall Street

Hoover fraîchement élu ne pense qu'à renflouer les banques et autres institutions financières, en appliquant un plan d'austérité jamais vu jusqu'alors. Résultat, le chômage s'élève à 25% de la population active quand FD Roosevelt entre en exercice.

 

En arrivant au pouvoir en 1933, FD Roosevelt ordonne à la Commission Pecora de déterminer les responsabilités quant à l'éclatement de la Bulle en 1929 et aux mécanismes de réponse à la Crise qui ont amené tant de précarité dans le pays. La conclusion est de renouer avec une politique de crédit à l'infrastructure économique de base de style hamiltonien (ce qui donne le New Deal à partir de 1934)[1]. L'autre conclusion est la séparation drastique des banques de dépôt, banques d'affaires et compagnies d'assurances. Le gouvernement des Etats-Unis suspendit pendant une semaine les activités de tous les établissements bancaires des Etats-Unis pour déterminer la réalité de leurs actifs et de leurs passifs. Nombreuses furent les banques fermées à cette époque, celles-ci ne possédant que des titres sur des dettes insolvables. Ces dettes furent tout simplement effacées. Mais, dans le même temps, les dépôts et crédits des particuliers et des entreprises participant à l'économie réelle furent sauvegardés, ce qui permit le redémarrage de l'économie réelle. Quand les japonais frappent Pearl Harbor en décembre 1941, le chômage ne se mont plus qu'à 10% de la population active (soit une baisse de 15% sur 7 ans !) tandis que la construction d'infrastructures (Tennessee Valley Authority par exemple) a renforcé considérablement l'appareil industriel américain, grâce auquel les Etats-Unis vont pouvoir faire face au Victory Program piloté de fait par Jean Monnet.

 

Les mêmes politiques d'austérité seront appliquées par les gouvernements Brühning en Allemagne et Laval en France. Une brève interruption sera exercée par le Front Populaire, Léon Blum s'attachant à appliquer le plan rooseveltien en cours. Des manœuvres de bas étage l'écarteront bien vite du pouvoir au profit de Daladier à l'immobilisme pathétique.

Après la Guerre

En 1945, en complément du dispositif Glass-Steagall, la Conférence de Bretton Woods établit la parité fixe des monnaies entre elles basées sur le dollar, lui-même rattaché à l'Or.

 

La conjonction de ces dispositifs, permit une croissance sans précédent (les Trente Glorieuses). En France, au travers de l'institution du Plan par C. de Gaulle et Jean Monnet, avec Louis Armand et Jacques Rueff, une politique de crédit à l'infrastructure économique de base (agriculture, énergie, transports, aérospatiale, énergie) fut mise en œuvre avec les résultats que l'on sait: le plein emploi accompagné d'une élévation du niveau de vie comme jamais vu auparavant en France

 

De même, en Allemagne, Konrad Adenauer renégocia le remboursement des réparations dues par l'Allemagne au titre des deux guerres mondiales. Il obtint que ces réparations ne seraient remboursées que sur les profits tirés des exportations allemandes. Pour aboutir à ses fins, il plaça le montant des réparations dues auprès du Kreditanstalt für Wiederaufbau (littéralement administration du crédit pour la reconstruction), qui émit là aussi les crédits nécessaires à destination de l'infrastructure économique de base avec une particularité: l'investissement massif dans les industries de machines-outils à très forte valeur ajoutée, machines-outils destinées notamment à l'exportation. Là encore, plein emploi, forte élévation du niveau de vie et fin du remboursement des réparations en 1982.

 

Mais, pendant tout ce temps, des cercles financiers cherchent à tout prix à faire tomber ce système de crédits, au profit d'un système basé sur l'exploitation des dettes. C'est la grande époque d'expansion de Milton Friedman et de ses sbires de l'école de Chicago.

15 août 1971:

Alors qu'une simple dévaluation du dollar vis-à-vis de l'Or eut suffi, Nixon met fin au système de Bretton Woods de parité fixe entre les monnaies, en prononçant la désindexation du dollar. Ceci eut pour résultat d'obliger les industriels à se protéger des risques de change en investissant sur les premiers produits dérivés: pour la première fois depuis, la guerre les entreprises devaient consacrer leur trésorerie à autre chose que leur corps de métier.

3 janvier 1973:

L'article 25 de la loi 73-7, dite loi Pompidou-Giscard, qui stipule que «Le trésor public ne peut-être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France», oblige de fait l'Etat à contracter des emprunts auprès des banques, avec tous les alea que cela comporte, notamment en ce qui concerne les taux d'intérêt. Tout projet d'équipement infrastructurel à long terme manque dès lors de visibilité. De fait, ces investissements diminuent immédiatement de façon considérable. Les grands projets sont abandonnés les uns après les autres, l'abandon de la politique aérospatiale étant le marqueur définitif de cette déchéance. Après les Trente Glorieuses les Trente Piteuses se mettent en place: augmentation quasi-continue du chômage, diminution du niveau de vie réel (là où dans les années 60, un salaire suffisait dans le ménage, il en faut maintenant deux), explosion des déficits: entre 1979 et 2006, la dette publique est passée en euros constants, après prise en compte de l'inflation, de 279 milliards (soit 21% du PIB) à 1150 milliards (soit 64% du PIB). Cette phrase sibylline reprise sous une autre forme par l'article 104 du Traité de Maastricht, a fait plus de mal à l'économie que les deux chocs pétroliers. Notons que de telles mesures furent aussi prises dans beaucoup d'autre pays, à commencer par l'Allemagne, qui vit les capacités .

Octobre 1987:

Pour conjurer le krach, Alan Greenspan ouvre tout grand les vannes de la Réserve Fédérale. Cela va alors être l'orgie des banques, hedge funds qui spéculent à tout va sur des produits dérivés, puis des dérivés de produits dérivés, puis des dérivés de dérivés de dérivés, tous construits sur du vent, sans que rien ne semble pouvoir les rassasier.

1992:

Le plan Delors pour la reconstruction de l'infrastructure de l'Est avec l'établissement de liens de transports avec l'Ouest en vue de l'intégration accélérée des pays de l'Est à l'Europe est recalé par les parlements occidentaux, car non compatible avec les critères de Maastricht (les fameux 3% de déficit des budgets nationaux). Ce rejet aboutit à la stagnation du niveau de vie dans les pays de l'Est, ceux-ci offrant en revanche une compétitivité impossible à supporter par les pays de l'Ouest.

5 décembre 2009:

Ceci pousse Maurice Allais (le seul Prix Nobel d'Economie français) à écrire dans Marianne daté du 5 décembre 2009 (n°659):

"Les grands dirigeants mondiaux préfèrent (…) tout ramener à la monnaie, or elle ne représente qu'une partie du problème. Crise et mondialisation: les deux sont liées. Régler seulement le problème monétaire ne suffirait pas, ne réglerait pas le point essentiel qu'est la libéralisation nocive des échanges internationaux. Le gouvernement attribue les conséquences sociales des délocalisations à des causes monétaires, c'est une erreur folle.

 (…) Alors que les fondateurs du marché européen à six avaient prévu des délais de plusieurs années avant de libéraliser les échanges avec les nouveaux membres accueillis en 1986, nous avons, ensuite, ouvert l'Europe sans aucune précaution et sans laisser de protection extérieure face à la concurrence de pays dotés de coûts salariaux si faibles que s'en défendre devenait illusoire. Certains de nos dirigeants, après cela, viennent s'étonner des conséquences !"

Constats et objectifs

Depuis la crise de 2008, le G20 s'est contenté de mettre en place un plan de renflouement des banques, alors que l'on devrait mettre en place un programme d'équipement plus ambitieux encore que celui de Jacques Delors en 1992, de façon à écraser, en Europe au moins, les disparités criantes de compétitivité entre l'Est et l'Ouest, en favorisant une augmentation substantielle des pouvoirs productifs et d'achat à l'Est.

 

Les Banques ont bénéficié d'énormes apports de la part des états qui ont creusé encore le trou des dettes publiques. Les banques, grâce à leurs structures conglomérées ont de nouveau massivement investi sur les marchés purement financiers, ce qui leur a permis de rembourser ces apports en moins d'une année. Dans le même temps, seule une infime partie de ces apports a été allouée aux crédits à l'économie physique réelle. D'autre part, lorsqu'elles paient un intérêt de 1% sur les crédits accordés par la BCE, elles prélèvent un intérêt compris entre 3 et 4% sur les prêts qu'elles accordent aux états pour le renflouement de leurs dettes publiques qui ne cessent ainsi de se creuser.

 

Aujourd'hui, je ne me fais plus d'illusion: le système financier international est arrivé au bout du bout. Les états ne sont plus capables de faire face à leurs dettes. On doit les recycler d'une façon similaire à celle d'Alexander Hamilton et les états souverains de l'Eurogroupe doivent imposer leur avenir et le bonheur de leurs citoyens aux institutions financières.

 

La semaine dernière, la FCIC (Financial Crisis Inquiry Commission) a reconnu dans son rapport emmené par Phil Angelides que l'abrogation de la loi Glass-Steagall en 1999 avec le concours de la politique de Alan Greenspan et de Ben Bernanke, à la tête de la Fed, d'émission monétaire était bien à l'origine de la crise monétaire et financière que nous vivons aujourd'hui. D'autant plus que la loi de modernisation des marchés à terme pour les produits de base en décembre 2000 accéléra le développement de l'utilisation des produits dérivés de gré à gré, par leur légalisation. Ce rapport ne contient pas de conseils de directives comme sut le faire la Commission Pecora en 1933, directives sur lesquelles est appuyée la législation Glass-Steagall.

 

Ne faisons pas comme Trichet qui lorsqu'on lui parle de la loi Glass-Steagall, annone invariablement "c'est une loi américaine" et appliquons la enfin, après avoir purgé les banques de tous leurs produits pourris. Après tout, avant BNP Paribas, il y avait la BNP banque de dépôt et la Banque de Paris et des Pays Bas, banque d'affaires.

 

Il faut ainsi revoir le Traité de Maastricht et les suivants pour mettre en place ce qu'aucun traité n'a prévu de mettre en place aux côtés de la BCE et des banques centrales: des institutions de crédit destinées à recycler les dettes publiques au bénéfice de l'émission de crédits à destination de l'infrastructure économique de base.

 

Car, seule l'activité de l'Homme compte pour nous. Cette activité doit nécessairement conduite dans le sens du progrès de chaque individu souverain au bénéfice de toute l'Humanité.

 

Je suis convaincu que sera à coup sûr élu en 2012, celui qui proposera un tel programme et affichera le courage nécessaire à sa réalisation.

Propositions quant à l'organisation

D'abord, nous devons considérer que les progrès réels de l'Humanité ont été gelés pendant quarante ans. Par "gelés", j'entends qu'aucune avancée scientifique majeure – sinon peut-être la connaissance du génome – n'a été effectuée depuis 1971.

 

Les seules améliorations que nous avons connues depuis ne sont que des améliorations technologiques. Aucune découverte scientifique majeure tant dans le domaine de la physique ou de la chimie n'a été effectuée depuis quarante ans. Pire, quand on a essayé, on a sabré les crédits (c'est le cas des moteurs spatiaux nucléaires proposé par JFK le 25 mai 1961) ou par ce que j'appelle la "terreur verte" (ce qui est la cas pour Superphénix).

 

Ces abandons sont le fait d'une politique qui consiste à faire croire que le monde est limité. Ce qui a conduit Henry Kissinger, en tant que Secrétaire d'Etat, à écrire le NSSM 200 (National Security Study Memerandum 200) dans lequel il insiste sur l'inévitable concurrence des états émergents dans l'accès à des matières premières préexistantes, faisant ainsi planer une menace sur la sécurité des Etats-Unis. Or, les bases sur lesquelles a été construit ce rapport étaient déjà fausses: à ce jour, nous aurions dû déjà consommé toutes les ressources pétrolières. Il n'en est rien puisque l'on nous annonce aujourd'hui encore cinquante années de réserves en prenant en compte l'évolution des BRIC, tout cela étant dû au développement de la technologie. Partant, on doit considérer que seul le génie humain a su utiliser les potentialités de cette matière première, au-delà de sa simple utilisation comme huile d'éclairage comme le faisait les émirs d'Arabie, là où il suintait naturellement.

 

Le Monde est illimité, du fait de la capacité intrinsèque de chaque être humain à assumer sa liberté et sa capacité de création, l'une ne sachant être accompagnée de l'autre. D'où tout le poids que nous devons accorder à l'enseignement de nos enfants.

 

Maintenant, considérant que l'Humanité n'a fait aucun progrès qualitatif depuis quarante ans, nous proposons les mesures suivantes, sur les plans monétaire et financier pour l'Eurogroupe:

 

  1. L'abrogation définitive de la loi 73-7 et ses avatars de Maastricht, pour rétablir le contrôle des gouvernements quant à la destination des crédits nécessaires au développement de l'économie.

  2. Ce qui passe bien évidemment, au niveau de l'Eurogroupe, par l'institution d'un Trésor Européen aux côtés de la BCE, pour faire en sorte que le Trésor commande la création de crédits à la BCE.
  3. Ce Trésor de l'Eurogroupe comme la BCE devront être ainsi relayés au niveau de chaque Etat par un Trésor National et une Banque Nationale, dans les règles applicables du principe de subsidiarité, dans les limites des exigences de l'Eurogroupe.

  4. Un véritable gouvernement économique au niveau de l'Eurogroupe doit ainsi être mis en place; ce gouvernement ne saurait être dépendant de la Commission Européenne, ni de toutes les institutions réunissant les 27; Elle ne saurait être redevable qu'envers les citoyens souverains formant l'Eurogroupe.

  5. Ce gouvernement doit ainsi s'affranchir définitivement des politiques erronées du libre-échange total et sans partage. Ce gouvernement a ainsi pour tâche principale le développement de l'Humanité tout entière, selon le principe que chaque être humain a le droit à la recherche du bonheur, selon la définition de Leibniz, tel qu'il est inscrit dans la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis d'Amérique[2].

  6. Ce gouvernement humaniste doit être élu par chacun des citoyens souverains des Etats constituant l'Eurogroupe.

  7.  Ce gouvernement devrait alors prendre un certain nombre de décisions, sous l'autorité des Chefs d'Etat de l'Eurogroupe, et eux seuls:Gel pendant quarante ans de la dette des Etats.

  8. Gel pendant quarante ans de la dette des Etats: depuis quarante ans, les institutions bancaires et financières ont de fait diminué la richesse réelle de nos citoyens au point que ce qui paraissait inimaginable quand l'Homme posait le pied sur la Lune est finalement devenu réalité. Quand dans les années 70 un seul salaire d'ouvrier suffisait à assumer les besoins de sa famille, aujourd'hui le salaire de deux cadres moyens n'y suffisent pas.

  9. Il s'agit de mener une négociation avec les créanciers: soit, vous êtes d'accord pour négocier sur une base de 2% pendant quarante ans, avec possibilité de remboursement anticipé, soit vous n'êtes pas d'accord et je vous vire. Cette négociation est bien sûr menée au nom de notre souveraineté: aucun Etat ne saurait se comporter tel un simple ménage, la fonction régalienne suprême d'un Etat étant d'accorder le droit à la recherche du bonheur à chacun des êtres humains le constituant. Dans cette négociation, on devrait éliminer les intérêts des prêts accordés par les banques au seul titre du remboursement des prêts antérieurs.

  10. Les créanciers ainsi reconnus doivent exclure de leurs activités, toute activité off-shore et toute activité de gré à gré sur des produits dérivés.

  11. Un audit à mener par les Etats doit s'assurer de la viabilité financière de ces institutions bancaires et financières; les conclusions de ces audits doivent assurer cependant la viabilité des comptes des personnes physiques et morales, dès lors que leurs positions ne résultent pas d'opérations illégales. Aussi, peut-on envisager, au moins à titre temporaire, la nationalisation des institutions bancaires et financières.

  12. Sur l'actualisation des conclusions de ces audits, le rafraîchissement des règles posées par le Glass-Steagall. Il me semble néanmoins nécessaire de séparer définitivement les activités de banques de dépôts et de crédit, de celles des banques d'affaires et de celles des d'assurance.

  13. La création d'une politique de crédit à destination de grands projets transeuropéens visant à recycler les dettes actuelles des états constituant l'Eurogroupe, sur la base du gel proposé. Ces crédits seraient dépensés pendant les vingt premières années à la construction de nouvelles infrastructures, qu'elles soient terrestres ou extra-terrestres, cette période devant permettre le développement de nouvelles machines-outils basées sur des principes physiques encore insuffisamment exploités, sinon inexplorés (par exemple les torches à plasmas). La récupération de la TVA, notamment sur l'exploitation des infrastructures construites devrait permettre de rembourser dans les vingt dernières années le remboursement final de la dette.

  14. Pour satisfaire ces exigences, la création d'une politique de crédit à destination des universités et autres grandes écoles pour la création d'une élite scientifique vouée à la création. Cette opération s'opérant sur une période de quarante ans, une part importante de ces crédits devraient ainsi être convertie pour assurer l'enseignement de nos enfants, disons, pendant les vingt prochaines années. Il s'agit d'augmenter les capacités de nos enfants, sans lesquels nous ne pourrons pas aller au bout.

  15. Ce gouvernement économique européen a pour tâche de protéger l'Eurogroupe de toute distorsion de compétitivité. Ainsi doit-il mettre en place les mesures jugées nécessaires pour préserver l'emploi dans les pays le constituant.
  16. Le gouvernement économique européen doit être investi pour le développement de toute l'Humanité. Sa puissance de crédit doit lui permettre d'aider les Etats amis pour leur développement infrastructurel de base. Son champ d'action s'étend ainsi au Bassin Méditerranéen, plus généralement à l'Afrique et à l'Asie du Sud-Ouest, en n'oubliant jamais dans son humanisme que tout être humain à le droit à la recherche du bonheur.

 

Projets à privilégier

Dans cet article, je vais commencer par ce qu'il ne faut pas faire. D'abord commençons par le concept fumeux d'énergie renouvelable. Où l'on voit que NKM est indigne de son titre d'ingénieur, du mains pas dans le sens proposé par Lazare Carnot, Gaspard Monge et Prieur de la Côte d'Or quand ils fondèrent l'Ecole Polytechnique : "Elever chaque être humain à la dignité d'homme". Je note d'ailleurs que l'un des slogans en français utilisés au Caire ces derniers jours, après "Dégage" fut "Liberté, Egalité, Dignité".

 

Dans les faits, dans la tradition des pères fondateurs de notre République, qu'est-il plus indigne que de développer des solutions éoliennes et photovoltaïques, quitte coûte que coûte à les financer au-delà de la raison ?

Leur simple production et installation présentent en effet un bilan énergétique déficitaire: jamais, aucune de ces machines ne saurait produire autant d'énergie qu'elle ne saurait en produire pendant son existence si on se base sur leur MTBF (Mean Time Before failure, ce qui veut dire temps moyen avant inopérabilité) , un MTBF qui, au moins pour le photovoltaïque ne saurait intrinsèquement être augmenté indéfiniment. Ce qui fait de ces sources d'énergie des sources nécessairement entropiques.

 

Sur l'exploitation optimale de l'énergie solaire, vaut mieux faire confiance à la chlorophylle pour refroidir l'atmosphère: n'avez-vous jamais remarqué que en sautant de votre voiture garée sur un asphalte surchauffé un jour d'été, en sautant dans la prairie adjacente, vous connaissiez une sensation subite de "frais" ? Alors débarrassons-nous définitivement du photovoltaïque, sinon comme appoint posé sur les toits, mais sans subventions innutiles.

 

De même, pour l'éolien, j'ai calculé la surface nécessaire occupée pour produire, avec les conditions optimales de vent la même puissance qu'une seule tranche nucléaire de 1 GW. Cela occupe une bande de 10 km2 ! Encore une fois : énergie entropique si on prend en compte le fait des coûts d'entretien, l'irrégularité des vents qui font que lorsque l'on en a le plus besoin, les éoliennes ne sont d'aucune utilité : en effet, dans nos régions, quand il fait vraiment froid, il n'y a pas de vent !

Il nous faut donc une énergie stable dans le temps et disponible 24h/24.

 

D'où le nécessaire développement du nucléaire, sous plusieurs formes:

 

  1. Construction de nouvelles tranches EPR pour faire face au développement de notre démographie (dans les vingt à trente ans, nous attendons sur notre territoire une population supplémentaire équivalente à la population actuelle de l'Ile de France !)
  2. Relance de Superphénix : intrinsèquement, il augmente d'un facteur 100 l'utilité des réserves connues d'Uranium (U) et de Plutonium (Pu) ; mais en même temps d'autres géométries pourraient permettre par transmutation l'assimilation des déchets nucléaires les plus dangereux
  3. Utilisation à outrance de la filière MHTGR développée en Allemagne par Siemens: il n'existe pas de meilleur vecteur pour la production d'eau douce autour de la Méditerranée, par dessalement de l'eau de mer.
  4. Développement des filières Thorium, déjà privilégiées par la Chine. Pour rappel, le Thorium est beaucoup plus présent dans le Monde que ne l'est l'U/Pu, une des plus grandes réserves se trouvant en Afghanistan !
  5. Pour la conquête de Mars, étude de la possibilité d'utiliser le He3 disponible en grandes quantités à la surface de la Lune, pour son utilisation par des moteurs thermonucléaires à construire sur la Lune pour la conquête de Mars.

J'ai déjà décrit beaucoup d'autres projets dans de précédents écrits. Je les rappellerai ici, en les complétant.



[1] Si vous avez la chance de vous rendre un jour à Washington DC, USA, ne manquez pas de visiter le National Museum of American History sis au carrefour de Constitution Avenue et de 14th Street. Lors de votre visite, vous comprendrez certainement ce que je veux dire par là. Et, en plus, c'est gratuit !

[2] Pendant les discussions pour constituer les Etats-Unis d'Amérique, ce principe a été disputé au profit du droit à la propriété établi par John Locke. Il a fallu quand même attendre JFK pour que ce principe soit définitivement établi avec l'abrogation des lois de ségrégation encore en vigueur dans certains des Etats de l'Union. Ainsi que je le dis souvent, les USA sont le fruit des penseurs européens républicains, dont Leibniz ou E.A.Poe et beaucoup d'autres. La construction d'une Europe Unie sur le modèle des Etats-Unis est impossible, du simple fait de la disparité des cultures qui se sont pourtant unies pour créer une nouvelle culture proprement américaine. Le défi est maintenant d'inventer quelque chose d'autre en Europe obéissant à nos propres cultures tout en les unifiant dans un but commun. Peut-être est-ce là notre Nouvelle Frontière.

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