Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 22:40

Ce dernier samedi, nous étions conviés par le Modem section de Paris à rencontrer M. Ghaleb Bencheikh, l'un des plus éminents spécialistes de l'Islam moderne (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ghaleb_Bencheikh).

 

Je dois vous avouer que j'ai été tout de suite conquis, non pas pour me convertir à l'Islam, mais pour la grande culture qu'il représente. Je n'avais jamais entendu parler de lui auparavant, mais je puis dire, que je n'ai jamais vu, peut-être depuis le Général de Gaulle, un homme public s'exprimer dans un aussi excellent français. Pourtant, sa formation ne l'y conduisait pas forcément. Donc bravo pour la forme.

 

Mais, au-delà de la forme, il y a le fond. J'essaie ici d'établir un résumé de ce que j'ai pu comprendre (pardon, mais sa maîtrise de notre langue est telle qu'il ne me permet pas de tout suivre dans mes notes. Que n'eus-je appris la sténo !)

 

Dans son discours liminaire, il a rappelé que l'on oppose aujourd'hui dans notre République l'Islam, parfois, comme autrefois on y présentait le problème de l'Orient, dans le sens du clash des civilisations perçu par tous, occidentaux ou musulmans.

 

Il nous a rappelé que les obscurantismes sont des deux côtés : nombres de références culturelles européennes sont issues d'El Andalus (Séville, Grenade ou Cordoue). Ce qui fait que les musulmans, dans un passéisme récurrent considèrent que les occidentaux sont des arriérés mentaux, ne tenant pas compte des progrès réalisés par l'Occident.

 

Certains cependant en tiennent compte, et se frottant à la réalité, arrivent à conclure que l'Islam est une réalité complexe. Il faut donc unir l'Islam avec la République.

 

Ainsi, les musulmans, issus de cinq générations établies sur notre territoire, ne devraient plus se considérer comme des accueillis, mais comme intégrés et donc accueillants. En ce sens, la nomination d'imams incultes et souvent autoproclamés est-il le reflet de la démission des élites.

 

De la même façon, il a rappelé que de tous temps, il a existé deux France : l'une républicaine et progressiste, l'autre pessimiste, sceptique et qui finalement prend peur de l'évolution dans une nostalgie  déplacée.

 

On ne sortira de cette situation grégaire que par l'apport des nouvelles générations allant dans le sens d'une sorte de révélation. L'Islam doit s'orienter dans le sens d'une nouvelle révélation. Les musulmans, ni les occidentaux d'ailleurs, ne doivent se comporter comme des médecins légistes, mais bien comme des chirurgiens, de médecins de la mort, devenir des médecins de la vie.

 

Dans le cadre de la laïcité, il prend sur lui la parabole du Denier du Christ (rendez à César ce qui est à César, rendez à Dieu ce qui est à Dieu).  Ainsi, il réclame un juste traitement par la République de toutes les religions, en rappelant que l'Islam ne doit pas s'imposer, en aucune façon aux lois de la République.

 

D'où beaucoup de questions très étroites qui sont venues ensuite (le voile, la formation des imams etc.)

 

Alors ce que j'en ai retiré, et j'eus aimé que ces questions puissent être abordées quant à ces principes très élevés.

 

Je n'ai eu de cesse d'admirer tout ce que les arabes - à ne pas nécessairement confondre avec l'Islam, qui est un concept philosophique - ont apporté à notre civilisation européenne, à commencer par le zéro, en continuant par Averoës et Avicennes. A la bibliothèque de Tombouctou, des Bénédictins trouvèrent des copies  des oeuvres de Platon (le Timée et la République, notamment) et d'autres qu'ils recopièrent et rapportèrent à Florence, donnant ainsi la voie libre à ce que j'appelle la deuxième Renaissance, la première étant celle de Charlemagne. Ces écrits récupérés ont formé les bases sur lesquelles s'est appuyé Nicolas de Cues pour transcrire ses concepts de "Imago viva Dei" et "Capax Dei" - l'Homme est l'âme vivante de Dieu et il lui est attribué la capacité de modifier la Nature.

 

Où en est l'Islam de l'analyse de ces textes ?

 

Au final, ne pourrions nous pas considérer que la Monadolgie de Leibniz  (cf. Monadologie, Gottfried Wilhelm Leibniz, 1714 ) puisse constituer un socle commun à la Chrétienté et à l'Islam pour construire une véritable République ?

 

Permettez-moi de faire un lien avec la page de Respect Mag présentant une pétition pour dénoncer le terrorisme qui détruit l'Islam (cf. link )

 

Partager cet article
Repost0

commentaires